Éditions Douro "Par la lecture, on s'absente de soi-même et de sa propre vie." Alphonse Karr
Ils ont dressé des anges sur des tessons
Dans Ils ont dressé des anges sur des tessons, deux recueils se répondent — non pas en miroir, mais en écho tremblant. D’un côté, le corps se dresse depuis la faille, griffé d’enfance naufragée, de silences fendus, de violence sans nom mais partout inscrite. De l’autre, c’est le souffle qui revient après l’incendie, la voix qui marche encore quand tout devrait s’être tu.
Ici, l’écriture n’apaise rien. Elle ouvre, elle traverse. Elle fait surgir, depuis les cendres, des formes mouvantes, des femmes sans bord, des anges debout sur la ruine. C’est un livre d’os et de feu, un livre qui parle pour celles qu’on a tondues, rasées, murées vivantes dans l’oubli. Un livre qui n’oublie pas. Qui tient. Qui pose les mots là où l’Histoire détourne le regard. Là où le poème devient une manière de respirer malgré tout.
Il ne s’agit pas de beauté. Il s’agit de verticalité.
De cette lumière nue, irréductible, qu’on ose encore lancer dans l’eau noire.
Et de l’insolence douce de vivre, même en cendres.














